http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2018/03/09/36212705.html
"Ce n est pas parce que l on vit l éveil que l on doit tout accepter. Il y a des comportements déplacés et celui là en est un. Je ne pense pas qu il y avait une raison spirituelle" Nicolas
ahahah une raison spirituelle!. Je pense que c'était une façon de rappeler à Douglas Harding qu'un éveil désincarné est une illusion. Et que contrairement à ce qu'il pense, il n'a pas complètement perdu la tête.
Qu'il se soit mis en colère ou pas n'aurait rien changé à la leçon. Est bien arrogant celui qui prétend faire la leçon aux autres sans jamais en recevoir.
"Mais je connais son histoire et sait toute l énergie qu il a dépensé pour transmettre ce cadeau. Il est tout à fait normal que ce "tordage" de nez ne lui ai pas plus. On en revient tjrs au fait que l être humain accepte difficilement ce qui lui ai donné"Nicolas
Douglas Harding n'a visiblement pas apprécié à sa juste valeur le cadeau de Kapleau. Plus le cadeau est gros plus il est difficile à accepter. Un coup de Kyosaku sur l'épaule aurait peut-être été plus sympathique qu'un tordage de nez et peut-être moins contre-productif. Parce qu'au final il n'est certain que Douglas Harding ait compris la leçon. Les éveillés ne sont pas toujours très malin.
Mais c'est quoi le bien des êtres si ce n'est leur libération du cycle des renaissances.
Dogen critique sévèrement le taoïsme:
"Ils prennent pour essentiel la science de servir le Seigneur avec loyauté et de gouverner la famille durant à peine une vie."
Maître Dôgen - Le moine ayant atteint le quatrième stade de méditation [Shizen-biku] - Shôbôgenzô, la vraie Loi, Trésor de l'Oeil - Tome 8
Derrière le "à peine une vie" il faut entendre une critique de la vision court-termiste de celui qui souhaite sortir du réincarnationisme
Mais si d'un côté il fustige ceux qui ne croient pas à la Loi de causalité (qui implique une rétribution karmique) d'un autre
il insiste sur l'importance de faire passer les autres avant soi-même au moment de la libération.
Pour des questions de cohérence on est bien obligé de maintenir comme un choix éthique également valable les renaissances et la libération.
L'erreur c'est surtout de confondre réincarnation et renaissances.
Quelqu'un qui se convertit à une autre religion change de nom, ce n'est plus la même personne même s'il fallait bien qu'il y ait quelqu'un au préalable. Entre deux renaissances il y a un lien causal mais presque rien en commun. On donne l'image des deux plateaux quand l'un descend l'autre monte sans rien qui passe de l'un à l'autre.
On peut donc concilier absence de soi et continuité causale à travers la notion de renaissance.
Même si la personne qui va renaitre à ma mort ce n'est pas vraiment moi, d'un point de vue éthique, je ne dois pas lui pourrir karmiquement sa prochaine existence.
Dire "La réincarnation ne fait pas partie de ses préoccupations" me semble fallacieux.