Il était très tentant de continuer ce blog toujours avec Roland Rech non plus avec ses kusen mais avec ses teichos. Les teichos sont des conférences ou des seminaires qui traitent d'un sujet particulier. Ils datent de 2010-2011
Le texte commence ainsi :
"Le piège fondamental de notre pratique, c'est que le Dharma, l'enseignement, se transforme lui-même en illusion, c'est à dire que par illusion ou par attachement , on transpose sur le zen nos attachements ordinaires qui sont causes de souffrance"
et un peu plus loin
"Il surgit souvent d'un comportement qui est bon au départ mais que l'excès pervertit et transforme en piège"
Le piège est plus subtil, inconscient et dangereux que l'erreur ou l'obstacle et se révèle dans la souffrance qu'il génère notamment dans la sensation de ne pas être libre.
Le zen est une voie de libération. Tout attachement est donc un piège. Je vais seulement énumérer les principaux pièges :
L'attachement à l'éveil, à l'illumination, au satori
L'attachement à son rôle
L'attachement au maître
L'attachement aux règles, rites cérémonies
L'attachement aux préceptes
L'attachement aux sutras, aux textes
L'attachement sélectif à certains aspects du bouddhisme
L'attachement à zazen seulement
L'attachement à notre pratique (prosélytisme)
L'attachement ou le rejet systématique de l'institution
De plus, il y a bien sûr le piège du dualisme
Le dualisme corps/esprit
Le dualisme pratique/réalisation
Le dualisme approche subite/approche graduelle
Le dualisme zazen/vie quotidienne
Le piège du matérialisme spirituel
Le piège du nihilisme
Il manque peut-être le piège du naturalisme qui pense que tout est là et qu'il n'y a rien à faire. J'y reviendrais.
Le naturalisme est fortement critiqué par Dogen. Pour Dogen, il faut toujours aller au delà du par delà de l’au-delà de l'éveil, ici et maintenant..