Bernie Glassman - Le Cercle Infini - Méditations sur le Sûtra du Coeur

Je rappelle la problématique de ce petit blog : Si le réel prêche le dharma (mujo seppo), en supposant que nous puissions l'entendre, comment y répondre? Faut-il se soumettre au réel, même s'il est injuste? Faut-il tolérer l'intolérable? Que faire?

"Nous n'allons pas vraiment vers l'autre rive, écrit Bernie Glassman, c'est l'autre rive qui vient à nous. Quelque chose se produit, et nous nous éveillons à la réalisation que la rive est sous nos pieds. Ce corps même est le bouddha et tous les bruits du monde - tout ce qui arrive, tel quel - sont les enseignements du Bouddha"

Les bruits du monde (dharmas) sont les enseignements du Bouddha (Dharma), c'est ainsi que Bernie Glassman décrit mujo seppo. Il arrive à maintenir l'idée que tout est parfait et arrive pour le mieux :

"Ce qui arrive à un moment donné est là meilleure chose qui puisse arriver à ce moment précis. Toute autre conclusion serait le produit de nos idées sur ce que les choses doivent être, et ces idées ne sont jamais que nos propres conceptions" (...) "même le meurtre d'un enfant est parfait: il est uniquement ce qui est. Bien et mal sont les jugements que nous ajoutons et ces jugements sont superflus" (...) "la réalité unique se déroule dans le Corps de l'Unité"

et qu'il faut néanmoins agir.

"Le bodhisattva a, lui aussi, réalisé la nature véritable de la vie, mais il a découvert que cette réalisation n'est pas une fin en soi, elle n'est en fait que le commencement de la pratique. Le bodhisattva a prononcé le vœu de ne pas demeurer dans cet état d'union, jusqu'à ce que chaque créature - humaine ou non, animée ou inanimée - parvienne à la même réalisation"
  On voit bien comment chez Glassman s'articule la nécessité de l'action. Le bodhisattva est en harmonie avec le monde mais il ne s'y arrête pas car il voit que tous les êtres ne sont pas en harmonie et pleinement libérés de la souffrance. On notera au passage que cela ne se limite pas aux êtres humains ni même aux êtres animés contrairement à ce qu'on peut lire sur certains forums soi-disant bouddhistes. "Si nous voulons vraiment voir la vie, nous devons tout regarder comme nous-même". Mais alors comment ne pas céder à l'illusion qu'il y aurait un moi qui agit? Comment maintenir simultanément la vacuité de toute chose, moi y compris et la nécessité d'agir si tout est illusion?

Nous ne pouvons pas rester dans la sphère de l'unité où il est impossible de voir les effluents -les différences du monde des phénomènes- (...) ce n'est pas notre rôle et nous ne pouvons pas non plus rester attachés au monde des phénomènes. (...) Nous devons être capables de voir simultanément le relatif et l'absolu, et de vivre et d'agir simultanément, dans les deux sphères.
Il nous faut alors voir que tout ce que nous faisons affecte l'univers entier. " Lorsque l'on découvre que l'on est la totalité, tout est à faire!"

"Les trois principes du Zen Peacemaker Order :
S'ouvrir à l'inconnu.
Porter témoignage
Agir avec Amour. "
S'ouvrir à l'inconnu signifie abandonner toute opinion figée de nous-même et du monde.
Porter témoignage de l'unité de la vie signifie agir pour les autres sans juger, sans faire de différence entre moi et les autres, sans pourquoi.
Agir avec amour "est l’épanouissement de zazen. L'important n'est pas de devenir un saint mais de servir les autres de donner et don de s'offrir aux autres

"Nous n'avons pas à nous inquiéter de ce qu'il faut faire" (...) "Si nous fonctionnons à partir de l'état d'ouverture à l'inconnu, si nous portons témoignage, l'offrande se révèle, le fruit prend naissance..." (...) Le fruit né de lui-même, l'action juste se produit, elle prend naissance dans notre zazen"

28 commentaires:

  1. sommes nous libres de choisir de tolérer l'intolérable , je ne pense pas, on tolere ou pas selon notre manière de voir, on aime le chocolat ou on aime pas, on est pas libre de choisir d'aimer le chocolat.

    Ce qui arive a un moment don´é est la seule chose qui arrive, ce n'est pas forcement la meilleure mais c'est celle qui arrive.

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  2. Notre manière de voir n'est pas donné une fois pour toute. Ce livre de Bernie Glassman à changé ma manière de voir. Plus nous serons nombreux à voir les choses comme Bernie, plus nous pourrions changer les choses.

    Parmi les choses intolérables il y en a sur lesquelles je n'ai aucune prise, à priori :
    Les bombes en Syrie
    La politique énergétique pro-nucléaire de la France
    L'utilisation de pesticides
    Le réchauffement climatique
    La montée du populisme...

    Et puis il y a les choses sur lesquelles je peux agir:

    Soulager et aider ceux que je rencontre et qui souffrent
    Élever mes enfants
    tenir un blog et promouvoir le dharma...

    A chaque instant on a le choix de tolérer ou de ne pas tolérer et rien n'est écrit à l'avance
    Je suis intervenu plusieurs fois sur des forums bouddhistes qui tiennent selon moi des propos intolérables (et intolérants). Et maintenant je laisse dire...

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    1. Sb a écrit:
      "A chaque instant on a le choix de tolérer ou de ne pas tolérer et rien n'est écrit à l'avance
      Je suis intervenu plusieurs fois sur des forums bouddhistes qui tiennent selon moi des propos intolérables (et intolérants). Et maintenant je laisse dire..."
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      Sb a écrit:
      "Qui a vu l'imposture dans la posture d'Eido Shimano Roshi parmi les centaines de gens qui faisaient zazen avec lui et qui ont suivis ses enseignements?"
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      Pas ceux qui ne se sont pas fait tailler un costard de "paranoïaque" sur les forums zen francophones administrés par un même groupe de pervers, issu du forum nangpa, qui se croient protégés par l'anonymat et leurs multi-pseudos.

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  3. si je lisais ton livre peut etre que je decouvrirais quelque chose de nouveau et d'interessant mais on ne peut pas m'obliger a voir comme lui, pour voir les choses comme lui il faut être tout simplement d'accord avec lui , si je ne suis pas daccord avec lui j'oublierais rapidement cet écrivain.
    Oui, idealement plus nous serons nombreux a voir les choses comme lui ou le bouddha et plus le monde ira mieux mais ca ne marchera jamais concretement , les mentalités varient beaucoup, beaucoup de gens se contrefoutent de ce qu'il ecrit et de ce qui te semble important.
    Ce que je veux dire par la c'est que tu peux essayer de changer le monde ou pas tu feras toujours ce que tu es destiné a faire, les dés sont jettés depuis longtemps, tu es comme tu es et les autres sont commes ils sont, depuis ta naissance tu n'as fait qu'etre toi meme tel que l'univers a voulu que tu sois.
    dailleurs tu n'as pas decidé de ton prenom , de ta couleur de peau, de ton pays, de ta mentalité etc...toi tu es juste un témoin, un mec coté passager du conducteur.

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    1. Dans les rallyes, la personne à coté du chauffeur est le copilote, et sans copilote pas de chauffeur champion!!!!!!!!
      Chacun à sa place peut et doit faire ce qu'il a à faire, encore faut-il savoir bien lire!!!!!!!!!

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  4. Hélas je ne suis que trop conscient de la liberté dont je dispose. Peut-être que si j'étais pleinement éveillé, j'aurais une vision d'ensemble et je verrais les choses comme toi. Au point où j'en suis je ne peux faire abstraction des contradictions entre mon ancienne manière de voir les choses (post-chrétienne) et la nouvelle (zen soto)parce que ces contradictions surgissent à chaque instant dans ma vie de tous les jours et m'obligent à faire des choix.

    Du point de vue de mon ancienne manière de voir les choses, si tu considères que tu es le passager et non le conducteur de ta propre vie, tu es un salaud au sens Sartrien du terme. Lorsque Kodo Sawaki dit qu'il s'est gorgé de tueries et qu'il n'avait pas le choix c'est de la mauvaise foi. On a toujours le choix de se tuer plutôt que de tuer autrui.

    Maintenant selon ma nouvelle vision des choses, je ne sais absolument pas comment j'aurais agi à la place de Kodo Sawaki c'est pourquoi je trouve préférable de ne pas juger Kodo Sawaki sur ce qu'il a fait mais uniquement sur ce qu'il a écrit. Or ce qu'il a écrit n'est ni conforme à ce qu'à écrit Dogen ni avec les propos du Bouddha. Mais ça je ne peux le voir que si je conserve en partie mon ancienne manière de voir les choses... que si je garde un esprit critique.

    Dans le livre de Bernie Glassman, il y a deux ou trois occurrences qui montrent qu'il reste juif. Il n'y a pas d'opposition entre son judaïsme et son bouddhisme. J'en conclue deux choses : Son bouddhisme n'est pas plus pur que le mien et qu'il est peut-être plus facile de concilier judaïsme et bouddhisme que bouddhisme et post-christianisme.

    Tu soulève un autre problème qu'il est difficile de résoudre en deux mots et sur lequel je ne cesse de réfléchir. C'est celui de l'efficacité et la pertinence du prosélytisme.

    J'ai moins peur du caractère dérisoire de mon action que d'être contre-productif. Peu m'importe les statistiques de ce blog et que les gens en aient rien à faire de mes salades et de celles de Bernie. La seule chose qui m'importe c'est d'être sur la voie et de ne pas me comporter en aveugle. "l’EI endoctrine des enfants pour en faire des combattants" Peut-être devons nous faire la même chose avec le Dharma? Il faudra bien un jour aider ces enfants à changer leur manière de voir et leur apprendre à être libre de toute manière de voir.






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  5. Essayes de te donner un coup de poing tres fort sur le visage , normalement tu n'y arriveras pas, tu n'es pas libre de te blesser ou de te tuer, tu te tues quand vraiment ca ne va plus mais pas comme ca, juste pour vérifier que tu es libre par exemple.

    Je ne connais pas Sawaki mais s'il a préferer tuer les autres cela voulait dire qu'il s'aimait plus que les autres, ca peut se comprendre mais il n'a pas choisit d'etre comme ca, c'est la nature qui la fait comme ca. Il y a des gens prets a se sacrifier pour les autres et d'autres pas. La nature, l'univers a crée bq de formes de vie e de manières de penser différentes.

    Sawaki a peut etre ecrit les choses qui semblait conforme a ce qu'il croyait lui meme, on peut ne pas etre toujours d'accord avec le bouddha ou doggen...

    Les gens lisent quelque chose et 10 minutes apres ils passent a autre chose, peu importe que tu sois prix nobel ou l'ecrivain d'un blog , le mental est comme ca, il papillonne, les gens te lisent comme ils lisent un prix nobel au bout de 10 minutes ils sont deja passés a autre chose.

    Le seule chose qui t'importe est d'etre sur la voie mais qu'est ce que la voie ?
    pour moi etre est la voie, sans l'etre il n'y a pas de voie, je suis est la voie. Apres on peut essayer d'aider les autres ou pas , c'est selon ses idées, le mental, les pensées de chacun sont differentes et te poussent dans x ou y direction.



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  6. Dans Zen en Guerre, Brian Victoria, raconte la vie des rares bouddhistes qui ont refusé de se battre et sont morts. Kodo Sawaki ne s'aimait pas plus que les autres mais l'endoctrinement zen au japon à cette époque ne poussait pas à la réflexion. Il a fait ce qu'on lui a dit de faire et il l'a fait comme les autres sans réfléchir.

    La nature est aveugle alors que nous sommes censé pouvoir nous éveiller et trancher notre Karma à la racine.

    être sur la voie c'est progresser.

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  7. comme une fleur qui pousse et s'ouvre peu a peu, la nature a besoin de temps pour s'épanouir et sortir de l'aveuglement.

    progresser vers quoi ?

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    1. Vers moins de souffrance pour tout le monde,
      Vers du mieux pour tout le monde,
      vers la sortie du rêve et du cycle des renaissances.

      Il s'agit moins de progresser vers quelque chose (comme l'éveil) que de se perfectionner autant qu'il est possible en pratiquant les vertus (paramita) - générosité, honnêteté, patience, tolérance, effort, attention vigilante, sagesse et connaissance - sans chercher à en tirer un profit personnel.

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  8. pourquoi veux tu sortir des renaissaissances ? as tu eu l'experience de la renaissance ?

    comment sais tu que le monde est un reve ?

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    1. L'expérience de zazen éclairée par mes lectures ou l'inverse mes lectures éclairées par l'expérience de zazen. C'est le sujet de ce blog.

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  9. comprend pas, durant zazen tu as eu l'experience des renaissances et tu as vu que le monde etait un reve ?

    et meme si c'est vrai ca change quoi que le monde soit un reve ou pas ou qu'on se reincarne ou pas dans les 2 cas on est ....et si on se reincarne je trouve ca cool, ca veut dire qu'on ne meurt pas, on est immortel...

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    1. Les deux... mais d'abord je dois préciser que je suis un débutant... Je n'ai pas 40 ans d'expérience derrière moi.

      En zazen, j'expérimente des cycles, des souvenirs remontent à la conscience. C'est à la fois toujours pareil et toujours différent. Il y a des choses en moi qui naissent et qui meurt et qui me donne le sentiment que je ne suis plus ce que j'ai été. Je veux bien admettre que c'est le fruit de mon imagination et que tout ça n'a rien de réel. C'est seulement mon expérience de zazen. Du coup, quand je lis des livres ou quand j'entends un maitre parler de renaissances ou dire qu'à chaque instant nous naissons et nous mourons, cela correspond bien à mon expérience de zazen.
      Quant à savoir ce qui se passe après, quand je serais mort, je n'en sais rien. Seulement à partir de mon expérience de zazen, je trouve que l'idée de renaissance au sens bouddhiste (qui n'a rien à voir avec la réincarnation hindouiste) me semble la plus vraisemblable. Ce n'est ni une certitude ni une croyance. Je bénéficie d'un faisceau d'informations, à travers les livres, mon expérience et mes rencontres qui me donne un sentiment de cohérence et de vraisemblance.

      Zazen donne également le sentiment que les autres rêvent. Je trouve ce sentiment dangereux et je m'en méfie. Pendant zazen, souvent on suit ses pensées et on fait des rêves éveillés et d'un coup brusquement celui-ci s'arrête et j'ai d'un coup le sentiment étrange d'être là, présent et d'exister. Après ces moments d'éveil que l'on peut répéter à chaque zazen, on voit les choses différemment. Je ne vois pas les autres de la même manière et je me mets à l'écoute des autres et j'ai le sentiment qu'ils sont pris dans leurs illusions. Je suis donc d'accord avec toi quand tu écris

      "Les gens lisent quelque chose et 10 minutes apres ils passent a autre chose, peu importe que tu sois prix nobel ou l'ecrivain d'un blog , le mental est comme ca, il papillonne, les gens te lisent comme ils lisent un prix nobel au bout de 10 minutes ils sont deja passés a autre chose. "

      Seulement quand on pratique zazen, on n'a plus le sentiment d'être comme les gens, à papillonner.

      En même temps, on voit le danger qu'il y a à se croire éveillé et différents des autres pour ne pas dire au dessus des autres... C'est pourquoi il faut accepter d'entrer à nouveau dans le courant de la vie ordinaire et voire que l'on n'est pas si éveillé que cela. Certes le rêve a perdu en épaisseur mais on y est toujours.

      Ce qui est terrible c'est quand on rencontre des gens qui prétendent être éveillé, avoir la Vue Juste, le Kensho... et de voir qu'ils s'illusionnent encore plus que ceux qui rêvent. Cela me fait un peu peur.

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  10. Si tu sais que le monde est un rêve pourquoi t'occuper des problemes du monde, monde qui n'est qu'un reve ?

    Pourquoi vouloir etre libre ? comment sais tu que tu es prisonnier ? libre de quoi ? et ou irais tu si tu
    étais libre ?

    Comment peux t on progrésser ver moins de souffrance ?



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    1. Parce que quand on commence à sortir du rêve, on s'aperçoit que la souffrance est liée au rêve. Quand tu fais un cauchemar vraiment horrible et que cela devient insupportable, c'est souvent à ce moment que tu te réveilles. Quand tu te réveilles, le cauchemar cesse et la souffrance cesse aussi.

      Quand tu souffres physiquement et que tu expérimente la pleine conscience, cela ne fait pas disparaitre la douleur seulement tu cesses de souffrir. Quand tu découvres cela, tu ne peux t'empêcher de vouloir le faire découvrir aux autres qui souffrent.

      Attention quand même je ne dis pas que la pleine conscience et zazen sont la solution à tous les problèmes, il faut d'abord le minimum vital (à manger et à boire, un endroit sûr où dormir). L'engagement social pour aider ceux qui n'ont pas ce minimum prime sur l'enseignement du dharma et de la méditation.

      Quand on aide les autres, on progresse naturellement vers moins de souffrance pour soi et pour les autres.

      La démonstration de Mathieu Ricard dans son plaidoyer pour l'altruisme me parait incontestable.

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    2. Pourquoi vouloir etre libre ? comment sais tu que tu es prisonnier ? libre de quoi ? et ou irais tu si tu étais libre ?

      Étant déjà libre, je n'aspire pas à plus de liberté. J'aspire à plus de connaissance de ce qu'il est possible de faire pour moi et pour les autres, maintenant. J'aimerais savoir où je dois aller et quoi faire. L'ordre cosmique n'est pas très bavard avec moi, ou bien je suis aveugle.

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    3. j'imagine que l'ordre cosmique s'il ne parle pas te permet donc de choisir et d'aller ou tu veux et faire ce que tu veux...

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    4. tu peux ouvrir un dojo zen ou travailler chez greenpeace par exemple si tu sais pas quoi faire ni ou aller...

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    5. Non, si l'ordre cosmique ne me parle pas, je ne suis pas pour autant libre de faire ce que je veux.
      Imaginons que je veuille ouvrir un Dojo. Je peux toujours ouvrir un dojo chez moi mais ce n'est pas pour ça que des gens vont venir méditer chez moi. Mes enfants pourraient me reprocher que des inconnus viennent à la maison... Bref l'ordre cosmique pourrait se révéler très hostile à ma volonté.

      Je suis dépendant de l'ordre cosmique car je suis dépendant de mon travail, de ma famille. L'ordre cosmique actuel, je le connais, il me parle... C'est l'avenir qui pose problème.
      J'ignore la direction du vent et où j'ai véritablement envie d'aller et si j'en ai vraiment la force et le courage.

      Plutôt qu'ouvrir un dojo, je continuerais bien à m'impliquer davantage dans celui dans lequel je vais.

      J'avoue que pour greenpeace, je n'y avais même pas pensé. Je vais me renseigner. J'ai une petite préférence pour la croix rouge, en terme de priorité... On verra.

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  11. t'es tu soumis au réel meme s'il est injuste ? tolères tu l'intolérable ? je ne pense pas, tu fais ce qui te semble juste même si ce qui te semble juste diffère de ce qui semble juste à un islamiste fanatique par exemple. Ta conception de la justice diffère mais peux tu faire autrement ? je ne crois pas, tu fais, tu crois, tu dis toujours ce qui te semble juste, c'est comme ca que tu fonctionnes, que tout le monde fonctionne, un islamiste fanatique croit que ce qu'il dit et fait est juste.

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    1. On peut toujours faire autrement... S'engager davantage. Le problème c'est que je ne crois pas trop à la politique. Sur beaucoup de sujet, je ne sais pas ce qui est juste. Que faire des islamistes fanatiques? Les exterminer avec des bombes? les maintenir en dehors de nos frontières? Les mettre en prison? Les éduquer? Est-ce seulement possible? Ne rien faire? mouais, c'est ce que je fais mais bof bof.

      Regardes le bouquin d'Yves Michaud qui s'intitule "Contre la compassion". Comment ne pas partager ses idées? Je bénéficie du privilège d'être français, des prestations sociales, de la sécurité sociale, de la liberté d'être athée, de changer de religion si j'en ai envie. Je peux m'exprimer librement sur ce blog. Ne devrais-je pas défendre bec et ongle mes privilèges égoïstes et lutter contre l'idéologie islamique et exclure ceux qui ne pensent pas comme moi, en dehors de nos frontières.

      Je n'ai que trop le sentiment de ma propre contingence... Je suis né ici mais j'aurais pu naitre en dehors de ces mêmes frontières. Il me semble que l'on doit tenir compte politiquement de cette contingence et je suis pour la compassion ainsi que pour la politique du "Care" à laquelle s'oppose Yves Michaud.



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  12. "Lorsque Kodo Sawaki dit qu'il s'est gorgé de tueries et qu'il n'avait pas le choix c'est de la mauvaise foi".
    La mauvaise foi ou l'erreur n'est pas toujours où l'on croit, car elle peut être aussi dans celui qui dit qu'il a dit.
    Sans parti prit, une autre traduction qui ouvre à un autre aspect de ce "gorgé" ou "régalé":
    http://zen-et-nous.1fr1.net/t1776-zen-soto-et-guerres#30485
    "(... Si Brian Victoria a très bien fait de dénoncer les dérives de certains "maîtres zen" japonais au cours de la dernière guerre, il semble bien qu'il ait voulu creuser le filon en impliquant des hommes comme Suzuki et Sawaki. Dans le cas de Sawaki, ce fut au prix de la déformation patente des écrits de Sawaki, ce qu'a abondamment dénoncé mon collègue Brad Warner, en comparant les textes japonais qu'il peut lire avec la traduction partiale et abusive qu'en a fait Victoria. Par exemple, dans un passage où Sawaki, parlant de la campagne de Mandchourie au début du XX° siècle, où il avait été conscrit, raconte à quel point il avait été écoeuré des massacres auxquels il avait participé, Victoria traduit en écrivant "s'était régalé".

    Donc, il y a à prendre et à laisser dans tout ça."


    Hagrid

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    1. Qu'il y ait une erreur dans la traduction d'un mot dans le texte de Kodo Sawaki, c'est possible ou même que Brian Victoria n'ait pas été honnête, je veux bien l'admettre. En attendant ce n'est pas le seul texte (je parle de celui de Brian Victoria) que nous ayons qui prouve que
      1) Kodo Sawaki a bien participé à des tueries
      2) Qu'il n'en a tiré aucune mauvaise conscience ni regret
      ( "Le sixième article est amusant: Ce qui est fait est fait, ne le regrette pas." Les guerriers d'autrefois étaient des hommes de bon sens. " écrit Kodo Sawaki non pas dans le livre de Brian Victoria mais dans le commentaire du Shodoka
      https://mujoseppo.blogspot.fr/2016/04/shodoka-yoka-daishi-commente-par-kodo.html
      3) Qu'il est plus proche du Bushido (voie du guerrier) que du bouddhisme (dont le premier précepte est de ne pas tuer)

      Ensuite Brian Victoria dit bien que ceux qui ont tué et poussé d'autres personnes à la guerre par leur enseignement ont vite retourné leur veste après guerre en incitant à la paix. J'espère qu'il existe réellement des textes dans lesquels Kodo Sawaki regrette ce qu'il a fait et incite à la paix. Mais on n'est pas obligé d'être dupe.

      Autant je vois mal pourquoi un moine zen (soto) irait raconter des fausses histoires sur un patriarche autant je n'ai pas de mal à deviner pourquoi Brad Warner et Yudo ont tout intérêt à déconsidérer la parole de Brian Victoria étant donné que leur transmission remonte à Kodo Sawaki.

      La tradition dans laquelle je m'inscris ainsi que les maîtres que je fréquente, remonte également à Kodo Sawaki. Je n'ai donc aucun intérêt non plus à dire du mal de Kodo Sawaki seulement je place la vérité historique au dessus de mon intérêt personnel contrairement à Brad Warner et Yudo.

      Et puis, cela prouve, une fois de plus, à quel point la confiance de Yudo en Brad Warner est aveugle.

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  13. "La vérité historique", tu peux en parler, quand tu as vécu l'histoire en question, car tu sais ce qui s'est réellement passé sans avoir à douter des faits. Des faits vécus te permettent de vérifier par toi-même et de pouvoir affirmer ce que tu dis, dans la mesure de ta sincérité.

    Par contre, quand il y a plusieurs versions d'une même histoire que tu n'as pas vécue, tu peux te faire un jugement personnel de l'histoire, mais ta version est du monde des idées, et aussi objectif que tu veuilles être, cela reste un point de vue intellectuel qui n'a pas été confronté au réel, à l'expérience. Quand tu ne l'as pas vécu, tu peux toujours te faire une idée de ce qui s'est passé et même avec la plus grande sincérité d'être "au dessus de ton intérêt personnel", cela reste une idée qui est du monde de l'intellect.

    C'est une histoire racontée, mais ce n'est pas l'histoire.

    Quant à "UNE TRADUCTION PARTIALE ET ABUSIVE", qui fait boule de neige, cela peut même arriver quand tout est en français dans l'interprétation. C'est une accumulation de concepts, qui de par leur aspect erroné, éloignent encore plus de l'histoire.

    C'est comme tu peux raconter tout ce que tu veux sur le zen, si tu ne fais pas zazen, inutile d'en faire des concepts même avec sincérité, car il n'y a que ceux qui pratiquent zazen qui peuvent vérifier quand ils sont sincères la phrase: "la posture révèle l'imposture".

    Agreed

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  14. Ceux qui ont vécu l'Histoire ne sont pas toujours les personnes les mieux placées pour en parler. Elles n'ont souvent aucune vision d'ensemble. Elles peuvent avoir été trompé par les médias de l'époque. La sincérité ne suffit pas. On peut être sincère et de mauvaise foi en même temps.

    Même si mon point de vue et celui de Yudo sont des points de vue intellectuels et personnels qui ne s'accordent pas, il y a forcément un point de vue qui est plus proche de la vérité des faits.

    Ce qui fait la vérité historique c'est la concordance de ces points de vue. Par exemple, personne ne remet en cause le fait que Kodo Sawaki a tué des êtres humains. Je n'ai pas vécu cette vérité moi-même, je n'étais pas né. Mais si Kodo Sawaki, Yudo, Brad Warner et Brian Victoria le disent, je n'ai aucune raison de remettre cette vérité en cause.

    S'il y a un désaccord entre différentes versions et même si dans tous les cas ce sont des histoires racontées, certaines versions sont plus crédibles que d'autres, plus vraisemblables et donc plus proche de la vérité.

    Qu'une UNE TRADUCTION soit PARTIALE ET ABUSIVE n'implique pas que toutes les TRADUCTIONS soient PARTIALES ET ABUSIVES. Qu'il y ait une erreur sur un mot dans une traduction n'implique pas qu'il y ai des erreurs sur tous les mots.

    Si l'on peut soupçonner Brad Warner de TRADUCTION PARTIALE ET ABUSIVE parce qu'ils y ont intérêt je n'ai aucune raison de soupçonner la même chose de la part de Brian Victoria ainsi que de Janine Coursin (traductrice du commentaire du Shodoka de Kodo Sawaki).

    Je ne suis pas d'accord avec ta dernière phrase... Tu peux toujours faire zazen et raconter n'importe quoi, faire des concepts qui ne veulent rien dire. Si la posture révèle l'imposture peu de gens peuvent le voir.

    exemple : Eido Shimano Roshi - Vent doré - la liberté zen (http://mujoseppo.blogspot.fr/2016/02/eido-shimano-roshi-vent-dore-la-liberte.html)

    Il a fait zazen pendant 50 ans et personne n'a voulu voir qu'il profitait de sa postion de Roshi pour séduire des jeunes femmes fragiles qui ont, ensuite, raconté qu'elles ont souffert de ces relations sexuelles. Eido Shimano Roshi a reconnu la vérité des faits et n'a rien trouvé de mieux à dire qu'elles auraient du considérer cela comme un honneur.

    Qui a vu l'imposture dans la posture d'Eido Shimano Roshi parmi les centaines de gens qui faisaient zazen avec lui et qui ont suivis ses enseignements?

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  15. Tu ne fais pas preuve d'équanimité dans la suspicion^^

    Harry Potter

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    1. C'est vrai, j'assume. Parfois, il faut trancher. Pattenrond a intérêt à bien se tenir.

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